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Horaires médiathèque

 

du LU au VE de 13h à 18h

et le premier samedi du mois

de 9h à 12h

Prochain samedi : 6 décembre

30 ans au service du temps

L’HISTORIQUE

En 1995, le CIP ouvre un premier atelier de formation en horlogerie à la Rue de la Promenade 3, à Tramelan. Cet événement marque un renouveau dans l’industrie horlogère : à l’époque, le besoin de personnel qualifié se fait pressant, après plusieurs années moroses. C’est aussi une révolution dans le domaine de la formation, grâce à un système modulaire permettant de concilier travail en entreprise et apprentissage.

Aujourd’hui, CIP Horlogerie est installé dans l’Espace DEFI et compte trois ateliers. Les formations qu’il propose sont reconnues et appréciées, tant par les participants que par l’industrie régionale.

À travers six thématiques, l’exposition instaure un dialogue entre les expériences passées et actuelles. Plusieurs «témoins» y partagent leur relation à l’horlogerie, indissociable de la vie économie et sociale de
la région. Les objets anciens présentés sont issus de la collection de l’association Montre-moi Tramelan.


LES PHOTOGRAPHIES

Le projet photographique de l’exposition est né du désir de mettre en valeur à la fois des personnalités régionales et le riche patrimoine horloger local. Toutes les pièces représentées, issues du fonds de l’association Montre-moi Tramelan, symbolisent différents domaines de l’horlogerie. Les personnes photographiées incarnent quant à elles le savoir-faire horloger régional sous différentes formes.

Associer pièces horlogères et individus dans une même image pose un défi de taille : celui de l’échelle. Pour y répondre, la photographe a imaginé un concept original jouant sur la déformation des proportions réelles, créant ainsi des compositions uniques et inattendues.

En agrandissant démesurément les pièces horlogères, elle met en lumière la relation étroite entre l’humain et la mécanique, un hommage à l’énergie et la précision qui animent la tradition horlogère de la région.
La finition des images, avec leurs aplats de couleurs, donne à l’ensemble une vitalité visuelle. Les teintes choisies, volontairement légèrement surannées, évoquent le caractère ancien des objets tout en renforçant
l’identité propre à chaque composition.


ANNE-CAMILLE VAUCHER

Originaire de Tramelan, Anne-Camille Vaucher réside actuellement à Bienne. Photographe polyvalente, elle aime explorer la diversité qu’offrent la photographie et les technologies visuelles contemporaines. Elles
lui permettent de raconter librement les histoires qui l’inspirent, sans contrainte. Ainsi, tout en abordant avec rigueur des sujets d’actualité dans la photographie de presse régionale, elle met son imagination au service de narrations originales, à travers des mises en scène ou des montages, en images fixes comme en film.


 

1. LES SOUS-TRAITANTS


LE CONTEXTE

Depuis que l’horlogerie suisse s’est tournée vers un mode de fonctionnement décentralisé (le système d’établissage), les sous-traitants ont pris une place prépondérante dans le microcosme de l’industrie horlogère.

Au sens large, la sous-traitance comprend non seulement les fabricants de composants (ébauches, cadrans, aiguilles, boîtiers, bracelets, etc.), mais aussi les fabricants de machines-outils, d’outillage spécialisé ainsi que les prestataires de services. Ce système a permis à de nombreuses entreprises de fabrication de composants et de machines de prospérer tout au long du XXe siècle.

Chaque région avait ses spécialités : en Ajoie, on travaillait la pierre fine ; la vallée de Tavannes était axée sur le décolletage ; la région de Moutier était réputée pour ses fabriques de machines-outils. À Tramelan, bien que l’industrie fût très diversifiée, le village s’est d’abord distingué dans le montage des mouvements, avant de se tourner vers la fabrication d’ébauches.

Aujourd’hui, les grandes entreprises de Tramelan sont principalement orientées vers la sous-traitance. Même si ce terme peut parfois être perçu négativement, les sous-traitants sont devenus des partenaires stratégiques dans le développement des marques horlogères. Ils participent souvent pleinement à la conception technique des produits horlogers. Parmi les exemples les plus représentatifs de l’industrie tramelote, on peut citer Precitrame Machines SA (machines-outils), Ebauches Micromécanique Precitrame SA (ébauches), Tradhor SA (décoration horlogère), ArteCad SA (cadrans) ainsi que Soprod SA et Bovet Fleurier SA (fabrication de mouvements).

 

LA PHOTO

Aujourd’hui, les opérations de fabrication d’ébauches peuvent être réalisées sur un seul centre d’usinage. Autrefois, elles s’effectuaient à l’aide de fraiseuses manipulées sur 3 axes : un axe vertical, qui réglait
la profondeur de fraisage, un axe de rotation (sur la photo, manipulé par Geraldine Ryser-Voumard) et un axe horizontal, déplacé par Martial Voumard avec l’oeil du micromécanicien. Ces machines permettaient de
produire des pièces avec une grande précision pour l’époque.

 

LES TÉMOINS

En 1983, à la suite de la fermeture de la succursale tramelote d’Unitas SA (ETA), quelques ouvriers fondent l’entreprise Précis-Trame. Dès 1985, Martial Voumard en prend la direction et développe ses activités. L’entreprise se spécialise dans la fabrication d’ébauches pour montres mécaniques et, parallèlement, dans la conception de machines de transfert CNC, afin de répondre à une demande croissante. En 2001, face à l’essor de ces deux branches, la construction de machines, d’une part, et la production d’ébauches, d’autre part, Precitrame SA scinde ses activités en 2 entités distinctes : Precitrame Machines SA, dirigée par Olivier Voumard, fils de Martial, spécialisée dans la fabrication de machines et EMP SA (Ebauches Micromécanique Precitrame SA), dédiée à la production de composants, dont Géraldine Ryser-Voumard prendra par la suite la direction. 

Martial Voumard et sa fille Géraldine Ryser-Voumard se prêtent au jeu d’une interview commune. Ensemble, ils échangent sur les évolutions techniques, l’avenir de leur industrie et leur relation père-fille. Un beau moment de complicité et de transmission.

 

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2. L’APPRENTISSAGE ET LA FORMATION


LE CONTEXTE

En 20 ans, le personnel de production dans les entreprises horlogères a
fortement augmenté, passant de 29’000 personnes en 2004 à 47’000
en 2024.
Si les entreprises ont longtemps employé des « petites-mains » dans la production, elles recherchent aujourd’hui du personnel toujours plus qualifié. L’opérateur ou l’horloger doivent faire preuve de flexibilité et de polyvalence pour ne pas bloquer la chaîne de production en cas d’absence ou de baisse d’activité.

Le titre AFP en horlogerie répond à cette demande en formant des ouvriers capables de travailler sur toutes les parties d’une montre, dans les domaines de l’assemblage, du mouvement et du posage-emboîtage.

À l’issue de cette formation, l’opérateur peut poursuivre son cursus jusqu’au CFC d’horloger de production. Les opérations spécifiques d’assemblage, de réglage, de pivotage ainsi que les chronographes permettent à l’horloger d’occuper des postes spécialisés dans ces domaines, qui nécessitent des compétences plus approfondies.

Le CIP répond aux besoins des entreprises comme des particuliers en proposant des formations modulaires dans le domaine de l’horlogerie. C’est une opportunité, d’une part, pour les personnes déjà en emploi d’obtenir un premier titre AFP ou CFC, et, d’autre part, pour celles souhaitant se reconvertir dans un nouveau domaine.

 

LA PHOTO

La qualité et l’entretien des outils sont primordiaux dans le travail quotidien de l’horloger, en particulier pour des instruments comme les brucelles et le tournevis. En maintenant l’outil dans un étau (sur lequel Licinio Rodrigues de Almeida est confortablement assis), on utilise une lime (portée ici par Thalita Narracci) pour affûter la mèche de tournevis ou la pointe des brucelles. Cette opération diminue le risque d’abîmer les composants lors de la manipulation ou du vissage des éléments du mouvement.

 

LES TÉMOINS

Thalita Narracci travaille dans le service après-vente d’une entreprise horlogère. Elle a suivi la formation d’horloger de production CFC au CIP de 2016 à 2021. Elle est aujourd’hui formatrice en cours du soir pour le
module posage-emboîtage de l’AFP d’opérateur en horlogerie. 

Licinio Rodrigues de Almeida est responsable de groupe dans une manufacture horlogère. Titulaire d’un CFC d’horloger de production obtenu en 2020, il dispense depuis plusieurs années des cours du soir au CIP,
principalement dans le cadre du module de base de l’AFP d’opérateur en horlogerie.

Thalita et Licinio ont tous deux suivi le parcours de formation modulaire du CIP. Aujourd’hui ils transmettent leur savoir-faire comme formateurs. Ils se prêtent au jeu de l’interview et comparent leurs parcours
professionnels.

 

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3. LE poste de travail


LE CONTEXTE

Le poste de travail d’un horloger a considérablement évolué au fil des siècles. Si l’ergonomie occupe  aujourd’hui une place centrale dans la conception d’un établi, les avancées technologiques et l’évolution des méthodes de production ont également contribué à cette évolution.

Avant l’ère industrielle, les établis étaient compacts, munis de layettes pour le rangement des outils et des fournitures. L’éclairage se faisait à la bougie et l’établi était placé près d’une fenêtre pour bénéficier d’un
maximum de lumière naturelle. L’horloger travaillait généralement sur un simple tabouret réglable en hauteur.

Le bien-être au travail est devenu un enjeu essentiel au sein des entreprises. Dans le secteur horloger, l’amélioration constante du poste de travail revêt une grande importance. L’établi est réglable en hauteur
selon la tâche visuelle à accomplir. Les accoudoirs permettent une position naturelle des articulations, tandis que les chaises, réglables, assurent une assise optimale. L’éclairage de l’établi est adapté en fonction de la lumière ambiante de l’atelier, qu’elle soit naturelle ou artificielle. À cela s’ajoute un contrôle précis du climat ambiant : température, taux d’humidité et niveau sonore doivent répondre à des normes strictes.

Les outils et instruments tels que les huileurs automatiques, les tournevis électriques ou les appareils de contrôle accompagnent l’horloger dans son travail quotidien, contribuant à la qualité et à la précision de ses gestes.

 

LE TÉMOIN

Richard Vaucher est horloger-rhabilleur de formation. En 1995, il fonde l’entreprise Vaucher Outillage Horloger, renommée VOH en 2008. L’un de ses premiers mandats importants a été l’équipement des ateliers horlogers du CIP. Aujourd’hui retiré de la direction opérationnelle de l’entreprise, il se consacre à différents mandats, dont la présidence d’Arc Horloger, une association créée suite à l’inscription de la mécanique horlogère et d’art au patrimoine immatériel de l’humanité.

 

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4. LE poste EN FABRIQUE


LE CONTEXTE

Au début de l’histoire horlogère, les montres sont fabriquées par un seul horloger. Mais dès le XVIIe siècle, le travail se rationalise : l’horloger finalise un produit dont les pièces détachées sont produites dans des
ateliers spécialisés appelés comptoirs, ou directement chez les paysans-horlogers, à domicile. C’est le système d’établissage. L’établisseur devient alors un intermédiaire entre les producteurs et le marché.

À la fin du XIXe siècle, l’industrie horlogère connaît une révolution avec l’apparition de machines capables de fabriquer des composants de haute qualité en grande série. Il devient alors plus efficace de regrouper
la production dans un même lieu : c’est la naissance des manufactures horlogères. Celles-ci abandonnent en partie l’établissage pour fabriquer elles-mêmes les composants et assembler les montres.

Le mode de production devient plus rationalisé, souvent basé sur le travail à la chaîne. Il est contrôlé par les fameux « pique-minutes », des employés chargés de chronométrer manuellement le temps passé par
chaque ouvrier sur une opération. Ce changement organisationnel a un impact profond sur la vie professionnelle et sociale des ouvriers. 

Aujourd’hui, le travail en milieu industriel a beaucoup évolué. Bien que l’organisation reste similaire (séparation des tâches, spécialisation), les évolutions technologiques, l’outillage, les conditions de travail et le bien-être des ouvriers sont devenus essentiels dans l’optimisation de la production.

Même si on ne l’appelle plus ainsi, le système d’établissage perdure. Aujourd’hui encore, peu d’entreprises maîtrisent l’ensemble des étapes de fabrication d’une montre.

 

LEs TÉMOINs

Sanaa Meyer travaille dans une entreprise horlogère en tant qu’opératrice de production. Après une carrière comme secrétaire, elle a choisi de se reconvertir. Depuis 2021, elle suit en parallèle de son emploi la formation menant au CFC d’horloger de production au CIP.

Frédéric Jourdain, aujourd’hui retraité, a travaillé comme horloger puis comme prototypiste à Tramelan. Il a également enseigné l’horlogerie au CIP durant de nombreuses années. Il continue à réparer des montres et à fabriquer des mécanismes dans son propre atelier.

Sanaa et Frédéric ont appris le même métier, mais à des époques très différentes. Dans leur interview croisée, ils échangent sur l’évolution du métier. Si les outils ont peu changé en 50 ans, les méthodes de production sont incomparables.

 

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LA PHOTO

Si l’établi de l’horloger a beaucoup évolué au fil du temps, les outils sont restés quasiment inchangés. Sur cette photo, on distingue des mandrins, des pinces, des brucelles, un huilier, une potence et d’autres instruments d’époque que l’on retrouve encore aujourd’hui sur les établis modernes. L’éclairage, en revanche, a fortement évolué. Il n’est d’ailleurs pas certain que Richard Vaucher aurait pu tenir longtemps en main cette lampe ancienne : elle dégageait autant de chaleur que de lumière.

 

 

 

 

LA PHOTO

Le tournevis horloger est un petit outil muni d’une tête rotative. L’horloger maintient cette tête avec le bout du doigt pendant que les autres doigts font tourner le manche. Contrairement à Frédéric Jourdain et Sanaa Meyer qui utilisent quatre mains pour le manipuler, une seule main suffit normalement à l’horloger. La mèche est en acier pour résister à l’usure. Elle est très petite, entre 0,5 mm et 3 mm de diamètre. Le mouvement est quant à lui fixé sur un porte-mouvement qui assure sa stabilité pendant le vissage.

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